Balkan Folk Dance History - Gypsy Folk Ensemble

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Early Sources for the History Of Folk Dance in the Balkans and Western Asia

Early Sources for the History of Folk Dance in the Balkans and Western Asia

Introduction

Dance is the most difficult of all the arts to document; it is ephemeral and there is no generally accepted method of transcription for all forms of dance. This has meant that histories of dance other than ballet have not only been few and far between but that those that exist often are based more on conjecture and imagination than on documentary evidence. The history of folk dance is especially hard to document since until fairly recently many if not most of its practitioners were illiterate and the upper and literate classes were seldom interested in “peasant” dance. This problem is most acutely felt in the study of non-Western European dance. In Western Europe, the nineteenth century saw a notable concern with folklore, folk music and, to some extent, folk dance. However, in the areas of the Balkans and Western Asia, many years were to go by before a similar interest in the folk past was exhibited and virtually our only sources for earlier periods are the notices of travelers through these regions. The following chapters comprise a series of narratives by wanderers, tourists, scientists and wayfarers in the Balkans and Western Asia complemented by a few local academic notices of dance lore published before about 1920.

A number of the works quoted in this collection can be found online through Google Books, Project Gutenberg, or other sources.

This is a Work in Progress. More material will be added.


Table of Contents

I. The Balkans

II. Western Asia


- Gypsy Folk Ensemble


- Early Travelers to Greece

- Greeks & Albanians from about 1800

- Serbs, Montenegrins, Bosnians, Croatians

- Bulgarians, Macedonians

- Romanians

- Asia Minor & Northern Iraq

- The Levant

- Persia


THE BALKANS

Ami Boué (1794-1881) was born in Hamburg to a wealthy Huguenot family of shipowners. He was a geologist and one of the founders of the Société géologique de France in 1830. He traveled widely in Southeastern Europe eventually settling in Vienna and becoming an Austrian citizen.

Here he gives an overview of folk dances among the various peoples of the Ottoman Empire in Europe in the early 19th century:

Si la poésie est un élément si essentiel de la vie des habitants de la Turquie, la danse (1) ne l’est pas moins. Ce sont les Grecs et les Albanais qui ont le plus grand gôut pour cet exercice, ce qui nous paraît d’autant plus extraordinaire, que les danses s’exécutent la plupart par des femmes seules ou des hommes seuls, et bien plus rarement par des réunions des deux sexes. La musique y manque souvent, et est alors remplacée par le chant. On danse les dimanches et les jours de fête, soit le matin au sortir de l’église, soit le soir; ainsi nous avons vu toute la jeunesse de Kragoujevatz danser dans la cour de l’église immediatement après l’office. Les jours des assemblées municipales, ou des diètes ou Skoupschtine en Servie, les jours de noces et les fêtes de famille, sont les autres occasions où jeunes et vieux ne manquent pas de jouir amplement de ce divertissement.
  Ce n’est qu’en Turquie qu’on rencontre des voyageurs et voyageuses se délassant par la danse dans leur station de repos. Il est fréquent de voir ainsi en été un groupe de moissonneuses nomades bulgares, chantant et dansant à l’ombrage d’un grand arbre, et n’ayant pour tout témoin de leurs plaisirs que leur conducteur, étendu nonchalamment sur la mousse. De même, dans les parties habitées par les Grecs, c’est une vue tout-à-fait nouvelle pour un étranger que d’apercevoir des jeunes gens revenant de leurs travaux en chantant peut-être, puis s’arrêter tout-à-coup et commencer ensemble, comme électrisés, tous à la fois une danse nationale.

  Chez les Serbes et les Bosniaques, on danse souvent, hommes et femmes, en hiver comme en été, et même sur la neige. Au moins, en Turquie, les ecclésiastiques n’ont pas le ridicule de maint curé français, de placer la danse parmi un des sept péchés capitaux. Ils viennent eux-mêmes assister à ces jeux, dont les mouvements sont, il est vrai, infiniment plus décents que ceux de plusieurs de nos danses. Les danses d’hommes, au son du gouzlé ou de la cornemuse, sont aussi fort à la mode, surtout lorsqu’on a un peu bu. L’Albanais est déjà plus raffiné, il lui faut le son d’une flûte ou du petit tamboura; s’il se met à danser, il égale le Grec en grâce, et offre un bien plus joli coup d’oeil que le Serbe et le Bosniaque, à quoi contribue aussi son costume plus léger et plus élégant. D’une autre part, ses danses, comme celles des Grecs entre hommes, dégénèrent plus aisément en positions lascives que celles des Slaves.

  Le grave Turc, et même le Serbe musulman, ne dansent guère; mais s’ils regardent la danse au-dessus de leur dignité, ils aiment beaucoup voir danser, soit chez eux, soit ailleurs. Nous avons cependant vu de jeunes Turcs d’Europe de la basse classe danser avec des hommes, mais ce sont des exceptions. Au contraire, pour les femmes turques, la danse est une partie de leur éducation. Maris et femmes aisés se délectent par la vue de danseurs et de danseuses grecques ou bohémiennes. Souvent le Turc, dans ses voyages, se fait un plaisir d’offrir quelques bagatelles aux filles d’un village, pour avoir le plaisir de les voir danser. Il est curieux d’étudier dans ces moments ces Asiatiques, parce que, la joie dans le coeur, ou pleins d’idées voluptueuses, ils ne perdent pas pour cela leur phlegme; ils ne laissent guère partir d’éclats de rire, à peine quelques sourires se montrent sur leurs lèvres. Le décorum, l’étiquette est toujours observée, et n’est déposée que dans l’intérieur de leur harem.

  On distingue en Turquie de nombreuses danses; qui s’exécutent au son d’un instrument, ou en chantant à l’unisson des chansons particulières pour chaque danse. Une des plus répandues est le Kolo slave, ou ronde fermée, qu’on danse surtout hommes et femmes entremêlés, en se tenant par les mains, par la ceinture, et pendant lequel on lève et baisse quelquefois ces dernières. Le pas, de temps en temps plus accéléré, est très uniforme, et n’est qu’une espèce de sautillement ou de trépignement peu animé, et à peu près toujours sur la même place. Le Kolo est surtout la danse à la mode en Servie, dans la Bosnie orientale, la Bulgarie et la Macédoine; mais on le danse moins dans le Montenegro, faute de place plane. Les Grecs, les Zingares et les Albanais le connaissent aussi. Le chant du Kolo s’appelle le Poskotschitza. Celui qui conduit le Kolo est le Kolovodia, et celui qui le ferme le Zavrchkola. Lorsque les deux sexes exécutent cette danse, il arrive quelquefois qu’on intercale entre les chants quelque mots pour rire ou des proverbes risibles. Une varieté de Kolo est le Jastouk (coussin), où un des danseurs va poser un coussin devant une danseuse pour lui demander un baiser, et celle qui donne le baiser prend le coussin et va le poser à son tour devant un danseur, et ainsi de suite. Ce danse n’est exécutée que par les chrétiens.

  Le danse du Khoros est un autre jeu très commun partout, et est exécuté, soit par des hommes seuls, soit par des femmes. Les danseurs forment un arc de cercle ou cercle ouvert, à l’un des bouts duquel est le conducteur ou la conductrice, qui fait de temps en temps assez subitement changer un peu de place à la bande, et entonne les différents airs adaptés à cette danse. Le reste de la Danse est encore un trépignement monotone, peu gracieux et même roide. Les femmes se tiennent par la main, et les hommes par le pourpoint.

  Le Momatscha-Igra, ou danse des jeunes garçons, est une danse de la Servie septentrionale. Elle s’exécute si rapidement, que les membres tremblent enfin d’une manière convulsive; celui qui soutient cela le plus long-temps est censé le meilleur danseur.

  Le Keteousch est une danse à deux d’hommes et de femmes. Après avoir balancé, chaque paire de danseurs tourne sur elle-même, en se tenant à peu près comme dans une walse. Cette danse, s’exécute naturellement sans changement de place.

  La Strolianka est encore une danse à deux, et plus gracieuse, où on balance à distance, sans se toucher l’un l’autre, et en faisant chacun des pas en biais dans des sens opposés. On frappe en même temps de temps à autre la terre avec les pieds. Elle a des rapports manifestes avec le Rill écossais, et est fort en usage, surtout en Valachie. Rien de plus voluptueux qu’on joli couple valaque exécutant cette danse avec grâce et coquetterie.

  Dans le pays des Monténégrins, les danseurs se mettent les mains devant la tête chaque fois qu’ils passent l’un devant l’autre en faisant le chassé-croisé; on dirait qu’ils veulent se garantir contre leur partenaire. Les Albanais exécutent aussi une espèce de Strolianka dans laquelle ils sautillent tantôt sur un pied, tantôt sur l’autre, et, comme nos jeunes filles, ils plient de temps en temps les genoux, de manière que leur Phistan ou jupe touche presque la terre et forme un grand rond.

  Une autre variété spasmodique du Strolianka est la danse de la Bulgarie du Ho! ho! ho! qui n’est en usage que parmi les hommes un peu échauffés par le vin. Chacun tient dans sa main une serviette que tantôt on élève sur sa tête, tantôt on met derrière soi et tantôt devant soi. Chaque fois que ces mouvements s’exécutent, les deux danseurs crient: Ho! ho! ho! de toute leur force, et d’une voix gutturale et convulsive. On exécute non seulement des pas, mais on frappe aussi des mains, et on se jette à genoux en même temps qu’on pousse ces vociférations singulières, et à la fin on tombe presque épuisé de fatigue et de sueur. A un certain moment de la danse, on prend aussi des verres dans la main et on les élève au-dessus de la tête.

  Les Slaves ont aussi une danse assez analogue à l’obscène chahut française, quoique moins parfaite; c’est le Schoumadinska Igra, ou danse des forêts, qu’on danse entre hommes en frappant fort des talons et en criant de temps à autre: Trischiptza goloubitza (trois fois le pigeon a mis le nez dehors).

  La danse du Harem, exécutée par des femmes turques ou des zinzares, est une autre danse très lascive des Osmanlis, où après avoir pris toutes sortes de positions voluptueuses, les personnages  font semblant de tomber épuisés de plaisir et de fatigue. Si on les prie de recommencer, on est tout étonné de les voir reproduire la même suite de tableaux d’une exécution fatigante, toujours avec la même vivacité.

  La Romaika est une danse grecque d’hommes et de femmes; elle est fort à la mode et accompagnée à l’ordinaire du son criard d’une mandoline. La Pyrrhique est la même danse environ exécutée par des hommes armés. Elle ne paraît s’etre conservée que chez les Schkipetares de la Basse-Albanie et les Grecs plus au sud. Ce sont des espèces de Rill ou de contredanse à quelques parties de danseurs. Ce qui étonne toujours dans ces jeux, c’est de voir déployer tant d’audace et de mouvement, et de trouver tant de froideur dans les danses de femmes; on dirait que ces jeunes personnes s’étudient pour cacher leurs émotions, ne croyant devoir en réserver l’épanchement que pour l’intérieur de leurs maisons.

(1) T. Khora, s. Igra, a. Balè ou Loui, v. Jok, g. Choros
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